Dans cette dernière partie de notre dossier « Ibra », le canonnier en chef du Paris Saint-Germain vous commente son Best Of Photos de la première partie de saison.
BIENVENUE À PARIS
Je me souviendrai toute ma vie du jour de ma présentation aux supporters parisiens, le 18 juillet dernier. D’abord, nous sommes allés au Trocadéro, avec la Tour Eiffel en arrière-plan… C’était génial ! Il y avait beaucoup de fans autour de moi. Je me suis mis à jongler et j’ai senti la ferveur monter. Après, nous avons pris la direction des Champs-Elysées pour rejoindre la boutique du club. Là-aussi, c’était l’euphorie générale. Les gens essayaient de me toucher. Ils tiraient mes vêtements, mes bras et même mes cheveux ! (rires) J’ai vraiment vécu un moment unique.
PREMIERS ÉCHANGES AVEC LE "MISTER"
C’était lors de mon premier jour au stage de préparation aux Etats-Unis, après mes courtes vacances. Je crois que j’étais déjà parfaitement prêt sur le plan physique... (sourire) Pas tout-à-fait, à vrai dire ! On s’est posé avec le coach, il m’a expliqué comment ça se passait dans l’équipe, ses méthodes de travail, ses attentes. Pour moi, tout était nouveau. J’ai vraiment apprécié sa manière de me présenter les choses. Tout de suite, j’ai su exactement où l’on allait.
L’ART DE LA FINITION
Peu importe la manière dont on s’y prend, il faut que le ballon termine au fond des filets. À Lille, les choses sont allées très vite. Quelques secondes après le coup d’envoi, Sakho donne la balle à Maxwell, qui transmet à Ménez. Celui-ci me fait ensuite une très bonne passe, que je concrétise en but. Bref, l’entame parfaite. Au final, je marque un second but et on l’emporte 2-1. Après trois nuls consécutifs, on attendait cette première victoire pour lancer notre saison. De plus, je crois que le Paris Saint-Germain n’avait plus gagné à Lille depuis très longtemps (la dernière victoire remontait à 1997, 1-0 sur un but de Jimmy Algérino). Eh, je suis bien informé ! (rires)
LE CLASSICO À LA FRANÇAISE
Dès mon arrivée à Paris, on m’a expliqué que les confrontations face à Marseille étaient des matches à part, qu’elles avaient une saveur particulière. On m’a fait comprendre que c’était l’équivalent en France des duels entre le Barça et le Real Madrid, souvent électriques. Par conséquent, je voulais absolument gagner ce match (2-2, le 07/10/12). Malgré l’ouverture du score de Marseille (18e), on a vite réagi. Je marque un premier but (23e), puis un deuxième dans la foulée sur coup franc (25e). Mais Marseille est parvenu à égaliser (32e) et on a dû se contenter d’un seul point. Après la rencontre, j’étais très déçu. Peu importent mes deux buts, la priorité était la victoire.
VOIR ROUGE
La situation était un peu confuse, puisque l’arbitre nous a demandé ce qui s’était passé. Il ne semblait pas très sûr de lui. J’avais l’impression qu’il n’avait pas vu l’action (lors du match de Paris contre Saint-Etienne, Zlatan est expulsé à la 70e minute par Monsieur Duhamel après avoir percuté Stéphane Ruffier). Après, il a brandi un carton rouge et j’ai accepté sa décision. Evidemment, je n’ai jamais voulu blesser le gardien adverse. Je jouais le ballon et je l’ai vu arriver au dernier moment. Heureusement, je n’avais pas la jambe tendue. Si cela avait été le cas, il n’aurait peut-être plus jamais joué au football. Bref, j’ai plié la jambe pour amortir le choc, tout en me protégeant aussi lors du contact. C’est le football…
JOIE DU BUTEUR, TOUT À L’INSTINCT !
Quand je marque un but, je ne sais jamais à l’avance comment je vais le célébrer. Il y a tellement d’adrénaline. Tout dépend du moment, de l’environnement, de mon humeur… C’est de l’émotion pure ! Souvent, je saute dans les airs avec le poing levé et serré. Mais c’est instinctif, je ne calcule rien. Je suis juste très heureux et j’ai envie de le montrer à tout le monde. Une manière de dire : et voilà, j’ai encore… "zlatané" ! (rires) La photo où j’extériorise ma rage, c’était à Nancy (1-0, le 27/10/12). Le match avait été très compliqué, sur une pelouse synthétique que je n’apprécie vraiment pas. Toutes nos tentatives avaient échoué et, dans les dernières minutes, je trouve enfin l’ouverture du pied gauche. Une vraie libération.
L’HOMME ELASTIQUE
Cette souplesse, je la dois aux sports de combat que j’ai pratiqués dans ma jeunesse. Et surtout le taekwondo, dans lequel on utilise beaucoup les jambes. J’ai toujours aimé les arts martiaux, les coups de pied sautés, les "high kick"… Les films de Bruce Lee, puis ceux de Jet Li. Je regarde souvent les combats UFC (Ultimate Fighting Championship). Tout ça me donne envie de tenter des choses acrobatiques sur le terrain. Parfois, ça fonctionne. Et d’autres fois, je passe à travers, comme face au gardien de Saint-Etienne… Mais c’est mon style, je dois prendre ce genre de risques. Ici, on me voit aussi travailler ma souplesse durant les échauffements. Au passage, j’ai marqué un super but à l’entraînement dans une mini-cage, en allant chercher le ballon très haut avec mon pied. Mais personne ne l’a filmé, ni photographié. Dommage, je le trouve encore plus beau que celui que j’ai inscrit contre l’Angleterre !
EMOTIONS PARTAGEES
J’adore ces moments de partage après un but. Peu importe qui a marqué, c’est toute l’équipe qui vibre en même temps. La photo avec Kevin (Gameiro) et Marco (Verratti) a été prise lors du match face à Sochaux (2-0, le 29/09/12). Kevin nous avait planté un beau doublé. On ne les voit pas très bien tous les deux parce qu’ils sont petits ! Il aurait fallu qu’ils sautent ! (rires)
La deuxième photo, c’était après le premier but de "Pocho" (Lavezzi) à Kiev (2-0, le 21/11/12). On était super content car on savait qu’une victoire nous assurerait une place pour les 8es de finale de la Champions League. Le problème est que, lors de cette célébration, j’ai frappé le visage de Nene sans faire exprès. Heureusement qu’il avait son masque… (sourire)
FIGHTING SPIRIT
Une fois sur le rectangle vert, j’ai besoin de me mettre dans la peau d’un guerrier qui livre une bataille. Cet état d’esprit me semble vraiment indispensable. C’est ça, être un compétiteur. Face à Lorient en début de saison (2-2, le 11/08/12), j’étais juste obnubilé par le but sur cette action. Malheureusement, on s’est percuté avec le défenseur adverse (Bruno Ecuele-Manga). J’ai eu mal au pied quelque temps tandis que, pour lui, ça a été plus grave. C’est le jeu, on a tous les deux joué le coup à fond… C’est aussi cette force intérieur qui m’a poussé, en fin de match contre Zagreb (4-0, le 06/11/12), à aller chercher le ballon pour le passer à Guillaume (Hoarau), alors que je venais de glisser. Le "fighting spirit" me transcende, j’ai l’impression d’être encore plus vivant.
LA SUEDE : PETIT PAYS MAIS GRANDE FIERTE
C’est sympa que le club ait pensé à nous faire poser avec nos couleurs nationales. Je suis né Suédois et j’en suis fier. Je suis même le capitaine de notre sélection, ce qui représente beaucoup à mes yeux. Sur le plan footballistique, nous sommes une petite nation si on nous compare aux poids lourds du football européen. Mais ce pays modeste qu’est la Suède a tout de même battu la France lors du dernier Euro (2-0, dont une reprise acrobatique somptueuse de Zlatan !). Tout est possible en football, c’est aussi pour cela que ce sport plait tant.
A retrouver un dossier spécial Zlatan dans votre magazine 100% PSG
L. Pinton / L. Prigent
PSG.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire