Que l’on évoque l’homme ou le footballeur, Zlatan Ibrahimovic semble plus épanoui que jamais à Paris. Si cette plénitude assumée se ressent dans ses performances, lui qui illumine les stades à chacune de ses apparitions, l’artiste suédois la diffuse aussi à travers son discours...


Depuis ton arrivée à Paris lors de l’été 2012, tu affiches des statistiques sensationnelles. Plus efficace que par le passé, as-tu changé quelque chose dans ton jeu ?


« Non, je m’entraîne toujours autant chaque jour, en essayant d’être le plus professionnel possible et d’atteindre les objectifs élevés que je me suis fixés. Personnellement, je me sens vraiment épanoui ici, à Paris. Ces bonnes sensations, je les dois aussi à l’équipe, qui possède un formidable état d’esprit. L’ambiance au sein du club est incroyable, je n’avais jamais connu ça dans l’un de mes clubs précédents. Peut-être à Milan, et encore. Tout le monde travaille très dur pour faire progresser le collectif et on ressent tous les jours beaucoup d’enthousiasme et de plaisir. Toutes ces ondes positives sont très bénéfiques, on fait vraiment du bon boulot. En à peine plus d’un an, nous avons énormément progressé sur le plan collectif. Tout va très vite, plus vite que je ne l’imaginais lorsque je me suis engagé avec le Paris Saint-Germain. Résultat, je peux donner le meilleur de moi-même en match et ça fonctionne bien, grâce à l’aide de mes coéquipiers. »

Certains craignaient que le fait de partager le front de l’attaque avec Edinson Cavani ne pose des problèmes. Au contraire, cela multiplie les solutions...


« Mon objectif est de jouer mon meilleur football afin que l’équipe gagne. Pour Edi, c’est pareil. Peu importe celui qui marque, le principal est qu’on engrange des victoires et de la confiance. On ne pratique pas un sport individuel et, surtout, il ne faut pas que les egos prennent le dessus sur le reste. À la fin de ma carrière, ce sont les trophées que j’ai gagnés collectivement qui compteront le plus, pas mes statistiques individuelles. Il y a dix ans, je pensais différemment, c’est vrai. Mais avec l’expérience et à force de côtoyer beaucoup de grands joueurs, j’ai changé d’avis sur le football. J’ai compris à quel point la dimension collective de ce sport était fondamentale pour s’épanouir soi-même. »


Le manque de concurrence en Ligue 1 peut-il vous désavantager en UEFA Champions League ? 


« Il faut arrêter de dire que le championnat de France est trop facile pour le Paris Saint-Germain. Chaque équipe est compliquée à affronter et il y a toujours beaucoup d’engagement. Physiquement, la Ligue 1 est impressionnante. Lors de chaque journée, toute la pression est sur nous, tandis que nos adversaires disputent le match de leur saison. Le fait de défier Paris, le champion en titre, décuple leur motivation. Ils ne jouent pas à 100, mais à 200% ! Donc, rien n’est jamais simple, même si on fait tout pour que cela le devienne davantage. »

Es-tu conscient que, plus que la star du Paris Saint-Germain, tu fais désormais partie des monuments de la capitale ? 


« Ça n’a jamais été mon intention ! Je me suis engagé avec Paris pour aider le club à être ce qu’il voulait devenir. C’était d’abord et avant tout un magnifique challenge sportif. Après, le reste est venu tout seul. Lorsque le magazine GQ m’a désigné "Homme de l’année 2013", j’ai juste dit que j’espérais avoir apporté un esprit positif au club mais aussi à la ville toute entière, car celle-ci mérite de posséder une équipe de foot fantastique, à son image. Et aujourd’hui, elle l’a. »