L’impétueux Jérémy Ménez s’est assagi depuis le début de saison. Avant de défier Montpellier, il choisit ses mots pour expliquer son changement de comportement.
CAMP DES LOGES (YVELINES), VENDREDI), Jérémy Ménez a su canaliser sa fougue, qui lui avait coûté de nombreux cartons la saison passée : « J’ai compris que si je me calmais je pourrais progresser et être meilleur. » | (LP/FRÉDÉRIC DUGIT.)
Papa d’une petite Maëlla depuis mercredi, Jérémy Ménez revient sur les sanctions infligées aux Espoirs. Il nous parle aussi du travail qu’il a effectué pour modifier son attitude sur le terrain. Confessions d’un joueur apaisé.
Qu’avez-vous pensé des suspensions infligées aux joueurs de l’équipe de France Espoirs?
C’est énorme et disproportionné. Ce sont des jeunes joueurs et faire une connerie, ça peut arriver à tout le monde. Ces sanctions vont les couper dans leur élan international. Quant à Yann M’Vila, vu son talent, il était appelé à revenir en équipe de France. Ça doit être très dur dans sa tête.
Avez-vous le sentiment qu’ils payent pour Knysna et l’Euro 2012?
Il ne faut pas tout mélanger. Si c’est ça, ce n’est vraiment pas juste. J’espère qu’ils auront le soutien de tous les joueurs et qu’à terme les sanctions seront allégées. Ils doivent faire appel. Ils ont des avocats pour ça. Et puis le staff les a fait jouer… S’ils avaient gagné, y aurait-il eu toute cette histoire?
Cette commission vous a sanctionné d’un match de suspension après l’Euro. Depuis, votre comportement sur le terrain a changé. Est-ce lié?
Ce n’est pas forcément ça. C’est davantage les remarques de ma famille sur mon comportement. L’année dernière, je prenais trop de cartons (NDLR : 13 au total). J’ai compris que si je me calmais je pourrais progresser et être meilleur. Une sanction ne fait pas changer. Il vaut mieux discuter avec le joueur pour lui faire comprendre ses erreurs.
Quand avez-vous eu ce déclic?
Je me suis remis en question pendant les dernières vacances d’été. J’avais envie de me calmer, de plus me concentrer sur mon jeu. Il faut dire que je ne donnais pas non plus une bonne image de moi.
Cette image d’enfant gâté de la génération 1987 vous poursuit, vous et quelques autres comme Nasri ou Ben Arfa. Cela vous gêne-t-il?
Non car je commence à m’y habituer et ça ne me touche pas. C’est plus ce que me disaient ma famille, ma femme. J’ai surtout voulu changer pour eux. Didier Deschamps m’a dit que je devais évoluer pour moi, mais aussi pour l’équipe. Quand le discours est positif, on écoute, surtout quand il émane d’une personne de cette envergure.
Vous êtes papa d’une petite fille depuis mercredi dernier. Cela joue-t-il aussi?
Peut-être inconsciemment. On est jeune et puis on évolue. On devient plus mature. Forcément, ça se ressent. Aujourd’hui, je suis heureux. Il y a des belles choses dans mon travail et dans ma vie privée.
Face à Marseille ou contre Saint-Etienne, vous avez pourtant reçu un carton jaune,les deux premiers de votre saison…
Franchement, face à Saint-Etienne, c’est du n’importe-quoi. L’arbitre de touche est à 2 m et il ne voit pas la faute sur moi. Je n’aime pas les injustices. Je me suis assagi mais parfois, quand c’est trop dur à avaler, ça me met hors de moi.
Pourquoi inspirez-vous encore du rejet chez certains commentateurs ou spectateurs?
Il y a de la jalousie. Et puis certaines personnes n’aiment pas mon image en dehors du terrain. Ils préféreraient un joueur qui ferme sa « bouche » mais ça, je m’en fous. Le plus important, c’est la satisfaction que j’apporte à mon entraîneur et à mes dirigeants.
Etes-vous satisfait de votre début de saison?
Collectivement, oui, même si la défaite contre Saint-Etienne me laisse toujours un goût amer. Il va falloir se rattraper à Montpellier. A titre personnel, je prends beaucoup de plaisir à jouer devant, mais j’aurais préféré mettre deux ou trois buts supplémentaires en championnat (NDLR : il en a inscrit quatre au total, mais un seul en Ligue 1). Pour m’améliorer, je rajoute des séances après les entraînements pour cadrer mes frappes.
La présence d’Ibrahimovic dans l’équipe a-t-elle changé votre façon de jouer?
Avant son arrivée, je demandais beaucoup le ballon dans les pieds. Aujourd’hui, avec Ibra derrière, j’ai tendance à plus le réclamer dans la profondeur. Je me sers de ma vitesse et c’est aussi ce que me demande le coach.
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