lundi 3 septembre 2012

Leonardo dans « Luis Attaque »

Leonardo, le directeur sportif du Paris Saint-Germain ce lundi dans « Luis Attaque » l'émission de Luis Fernandez sur RMC. Le dirigeant Parisien fait un petit point sur la dernière grosse rumeur de fin de mercato CR7, mais aussi sur les joueurs du club de la Capitale.

Leonardo enfin une victoire pour le PSG contre Lille (2-1, ndlr), est-ce un soulagement ?


On est content, pas seulement de la victoire mais aussi de la manière. Ça fait 15 ans que le Paris Saint Germain n’avait pas gagné à Lille. C’est une très bonne équipe qui joue l’Europe avec un effectif important. L’ambiance était très bonne dans ce nouveau stade. C’était un match pour nous et c’est le début de quelque chose dont on rêve.

Qu’est ce qui a changé entre le PSG d’hier et celui d’Ajaccio, Lorient ou Bordeaux ?

C’est difficile de tout mettre en place. On se répète mais l’année dernière, on a fait beaucoup de changements. On a changé l’ossature du club, l’entraineur et 17 joueurs. Je trouve ça normal d’avoir besoin de temps mais on ne veut pas trop s’en donner. On veut tout de suite transformer ce nouveau PSG en résultats.

Mais l’entraineur Carlo Ancelotti est arrivé la saison dernière. Commence-t-il à s’habituer à la Ligue 1 ?

Oui je pense, on trouve les solutions. Hier, c’était une bonne démonstration. Mais outre la technique et la tactique, le plus important c’est cette envie de victoire. Je crois que dans notre projet, c’est indispensable d’avoir cet esprit-là. Le jeu, ça viendra après.

Y a-t-il eu un manque de motivation en début de saison ?

Ce n’est pas de la motivation, on recherche notre manière de jouer et de nous comporter. C’est normal. Si on parle Lille, Lyon et Marseille, ils connaissent leurs objectifs. Au Paris Saint-Germain, même s’il y a de grands joueurs, on doit encore tout mettre en place. On doit se sentir à l’aise dans cette structure.

« Zlatan ? Le meilleur attaquant du monde »

De gros investissements ont été réalisés cet été. Ces grands joueurs connaissent les grands championnats et ils savaient qu’il y avait un gros projet autour du PSG…

Ils sont dans un contexte différent. Le meilleur exemple, c’est Ezequiel Lavezzi qui arrive de Naples. Il a 27 ans et à Naples, on ne connait la ville que pour son club de foot. A Paris, c’est une autre vie. C’est une grande ville et ça fait partie de l’évolution des joueurs. Il faut se reconnaitre dans ce contexte.

On sent que sans Zlatan Ibrahimovic, auteur d’un doublé contre Lille, le PSG n’est plus la même équipe.

C’est normal qu’une équipe sans Zlatan soit moins forte. On parle d’un joueur immense. Il est énorme de charisme. Il ressemble à un basketteur de NBA d’1m96 mais avec l’agilité et l’explosivité d’un joueur d’1m70. C’est incroyable, il est unique. Aujourd’hui, si on prend les meilleurs du monde, on parle de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi mais ils ne sont pas attaquants de pointe. Et le meilleur attaquant de pointe, c’est Zlatan Ibrahimovic.

Le choix de Pastore semble moins évident. Il souffre en ce début de saison.

C’était la recrue de la Ligue 1 de l’année dernière. Il a été obligé de subir cette pression. Il a très bien répondu avec 10 matchs incroyables. Son retour a été compliqué mais il a bien terminé la saison. Le problème, c’est que cette année ça change encore. La concurrence arrive avec de nouveaux joueurs et de nouveaux systèmes. Lui aussi, il doit s’adapter à un nouveau poste.

Quelle est la véritable star de ce nouveau Paris Saint-Germain ?

La star, c’est toujours le PSG. Et la place où il doit être, c’est tout en haut. On parle trop de jalousie entre les joueurs au PSG. On parle de l’ego de Zlatan mais hier, il y a quand même 10 joueurs qui viennent fêter ses buts avec lui. C’est vraiment bien cet état d’esprit.

Après un début de saison mitigé, Carlo Ancelotti se sent-il sous pression ?

S’il n’y a pas de pression, on rentre chez nous. On ne cherche pas une situation confortable. Je parle pour moi et pour Carlo. Ancelotti, il est tellement habitué à cette pression et à ces critiques qu’il a besoin de ça. Les critiques pour les gens intelligents, ce sont toujours une motivation et un moyen de réflexion. Il cherche la solution et il l’a trouvée.

Pourtant, on l’impression qu’il fait énormément de changements de joueurs et de systèmes….

 C’est vrai qu’il ne faut pas changer tout le temps mais on doit avoir des alternatives. On ne peut pas toujours avoir le même onze de départ et une équipe qui joue de la même manière. On a 60 matchs par saison et c’est normal tous ces changements de joueurs. On a beaucoup de possibilités et il n’a jamais été question d’écarter Carlo. Les gens disent : « le Qatar a dit » mais qui est le Qatar ? C’est comme si on dit : « la France a dit… » Il y a un président au PSG. C’est lui qui décide.

« Ronaldo est un joueur du Real »

Quelle a été votre réaction après les insultes de Jérémy Ménez, vice-capitaine du PSG, envers un arbitre italien sous le maillot de l’équipe de France ?

L’équipe de France subit les problèmes du passé. A chaque fois qu’il se passe un évènement, ça devient une discussion nationale. Au football, on n’est pas dans une église, c’est comme ça. Il y aura d’autres insultes. Quand un autre joueur le fait, on ne dit rien. Cette situation arrive un peu au PSG aujourd’hui. On joue un peu contre tout le monde parce que le PSG est riche et beau. J’espère qu’il n’y a pas d’autres influences que le terrain.

Cristiano Ronaldo est un joueur qui pourrait intéresser le PSG ?

 Non, on est très content avec notre mercato. On a fait des choses importantes. Beaucoup de choses sortent autour du PSG et un peu trop. Ronaldo est un joueur du Real Madrid et on ne parle pas de joueurs des autres équipes. C’est une question de respect.

Aucun joueur de Ligue 1 n’a été recruté par le PSG, avez-vous peur de recruter en France ?

Le joueur qu’on a essayé de recruter, ce n’était pas facile d’un point de vue économique. Aujourd’hui, les joueurs vont à l’étranger et les Français sont difficiles à faire rentrer en France. Le marché français pour nous, ça coûtait plus cher qu’à l’étranger. On demande toujours plus au PSG. Pour les grands joueurs qui sont arrivés là, on était dans la logique des grands clubs européens.

Ce sont des cycles. Aujourd’hui, l’Italie est ouverte à la vente. Elle a besoin de vendre pour faire le bilan. Dans quatre ans, la France accueillera l’Euro et pourrait peut-être profiter des difficultés économiques des autres pays pour recruter. La ligue 1 peut devenir le deuxième ou troisième championnat au monde. Nous n’avons pas peur des Français. Le marché français n’était pas moins cher pour nous. Pour nous, ça coûte toujours plus cher. Même quand on paye un prix, c’est toujours le double qui sort." On peut également ajouter qu'un attaquant du niveau d'Ibrahimovic ou un défenseur du niveau de Thiago Silva n'existent pas en Ligue 1. De plus lorsque le nom d'Hazard a été évoqué dans la saison, Seydoux et le LOSC ont immédiatement fait savoir qu'il est hors de question de renforcer un concurrent du championnat de France ...

La concurrence en défense centrale est énorme avec Thiago Silva, Lugano, Alex, Sakho…


Je suis très content pour Mamadou Sakho. Mais revenir sur le banc, ça veut dire quoi ? Celui qui a le meilleur niveau joue et le joueur est à disposition du groupe. Il n’y a pas de statut pour dire, lui il joue ou pas. L’année dernière il a subi un gros coup. Ce n’était pas facile de rebondir et il l’a fait rapidement. C’est un autre Sakho. Le même qu’il y a deux ans, dans un contexte différent.

L’ambiance est-elle facile à gérer dans vestiaire ?

Il y a des joueurs qui ne se connaissaient pas avant. On a beaucoup de cultures et de nationalités différentes. Mais ça fonctionne très bien dans le vestiaire.

Depuis l’arrêt des abonnements au Parc des Princes, le public ne supporte plus autant le PSG. Ne voulez-vous pas retrouver l’ambiance de ce stade du temps où vous étiez sur la pelouse ?

 La deuxième mi-temps contre Lorient, j’ai vraiment ressenti l’ambiance du Parc des Princes. Quand l’équipe commence à se bagarrer sur le terrain, le public répond. L'ambiance va monter en puissance en même temps que l’équipe.

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